Le temps de l’Afrique se lit dans l’histoire des espaces de vie des africains. Or l’histoire de l’urbanisation des villes africaines est enchevêtrée de plusieurs facteurs. A l’occupation clanique, tribale, voire « ethnique » de l’espace, s’est progressivement ajoutée l’occupation économique par les contraintes du commerce, l’occupation administrative par les réquisitions étatiques pour les routes et bâtiments publics, l’occupation volontariste des nouveaux citoyens épris de cosmopolitisme, l’occupation opportune des exilés africains en quête de ré-immersion sociale, l’occupation informelle du grand nombre sous la pression de l’exode rural et de la prolétarisation massive des banlieues de villes, etc. Les quartiers ou communes des villes africaines n’ont donc pas la même forme architecturale, la même composition de populations, les mêmes besoins et désirs, les mêmes arts de vivre, les mêmes traditions sociales, économiques ou politiques. (Pr Franklin Nyamsi)

ARRÊT SUR IMAGE: De Mexico à Dakar

lundi 22 novembre 2010


Depuis la Conférence intergouvernementale de Venise tenue en 1970 « sur les aspects institutionnels, administratifs et financiers des politiques culturelles », il s'est avéré nécessaire, pour l'UNESCO, « de dresser le bilan de l’expérience acquise en matière de politiques et de pratiques dans le domaine de la culture ». Tel était le mandat de Mondiacult en 1982 à Mexico.

De 1970 à 1982 et même jusqu'à nos jours, nous assistons à une explosion des moyens de communication et une production accrue et largement distribuée des produits des industries culturelles. Mondiacult dut faire face à ce nouveau paysage de la production culturelle,
en particulier dans le domaine de l’audiovisuel. Ce contexte à fait dire à beaucoup que la plupart des pays africains étaient victimes du "pillage" de biens culturels. Raison pour laquelle l'une des problématiques de cette conférence fut le respect des identités culturelles. Pour cela, Sept recommandations de Mondiacult préconisent l’intégration de la culture, dans ses différents aspects, dans les projets de développement économique et social. Ces recommandations s’adressent aux Etats, à l’Unesco et aux organisations internationales de développement et de financement. Ces recommandations renforceront la tendance à considérer le développement culturel comme indispensable au succès des entreprises de développement en général. Une recommandation propose aux Nations Unies une décennie de développement culturel, à laquelle il a été donné suite !

Dans le même sillage, la Francophonie organise, en 2002 à Dakar, un colloque dont le thème s'intitulait: "Francophonie et développement durable : Quels enjeux, quelles priorités pour l’horizon 2012?". L'une des idées forces fut "La promotion de la dimension culturelle dans la notion de développement durable dont elle pourrait être le quatrième pilier au côté du social, de l’économie et de l’environnement". C'est donc dire comment la notion de culture s'avère primordiale pour ceux qui caresse le vœux de voir le développement durable devenir une panacée pour résoudre les problèmes de notre planète. J'ai cité Monsieur Jacques Chirac lors du sommet de Johannesbourg. Quels rapport pouvons-nous faire entre le développement durable et culture?

La démarche pour un développement durable a placé l’homme au centre de sa problématique. Toutefois, les trois dimensions fondamentales du développement durable ont été, le plus souvent, prises dans leur acception concernant l’homme comme être essentiellement biologique. Cela est dû au fait que le vocable de "développement durable" est ambigu car le concept en lui même a une connotation économique. On oublie par ce fait la dimension culturelle au même titre que les trois autres. La problématique soulevée dans ce contexte est celle qu'avait vu par ailleurs Mondiacult, c'est que le développement des télécommunications et les NTIC est venu relancer le débat sur la complexité de la lutte contre le 'pillage" culturel, c'est-à-dire le débat entre la diversité culturelle qui est menacée par une mondialisation qui tend à uniformiser les imaginaires en répandant et valorisant un seul modèle culturel sur toute la planète.

Une réflexion se dégage à l'esprit. C'est celle de faire le constat amer que les outils d’éducation (éditions scolaires, logiciels éducatifs,…), la production et la distribution de l’information (presse, télévision, internet), la production et la distribution des biens culturels (édition, cinéma, télévision, câble, musique), ne sont pas encore un acquis pour les pays pauvres où tous les moyens restent à mettre en place pour son essor. A l'heure actuelle, seuls les pays du nord disposent tous ces moyens colossaux pour répandre leur culture, d'un. De deux, seuls le pouvoir des capitalistes est capable d'impulser un essor des ces moyen de civilisation tel que c'est le cas aujourd'hui en Occident. Alors question: Devons-nous dire pour autant que le sort de l'Afrique subsaharienne est close une fois pour toute? Mon message ici est de lancer un vibrant appel aux jeunes qui sont enclins à faire siens les modèles et tendances culturels qui n'ont de sens que pour ceux qui les ont initiés et donc nous sommes loin d'imaginer la quintessence et les fondements. C'est que notre épanouissement personnel ne peut être que lorsque chaque être garde sa personnalité. La diversité de la nature est considérée comme une richesse, cette tendance à uniformiser les pratiques culturelles ne peut être qu'une forme de déroute et de mission civilisatrice chère à nos capitalistes. Attention aux esprits fragiles.
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