Le temps de l’Afrique se lit dans l’histoire des espaces de vie des africains. Or l’histoire de l’urbanisation des villes africaines est enchevêtrée de plusieurs facteurs. A l’occupation clanique, tribale, voire « ethnique » de l’espace, s’est progressivement ajoutée l’occupation économique par les contraintes du commerce, l’occupation administrative par les réquisitions étatiques pour les routes et bâtiments publics, l’occupation volontariste des nouveaux citoyens épris de cosmopolitisme, l’occupation opportune des exilés africains en quête de ré-immersion sociale, l’occupation informelle du grand nombre sous la pression de l’exode rural et de la prolétarisation massive des banlieues de villes, etc. Les quartiers ou communes des villes africaines n’ont donc pas la même forme architecturale, la même composition de populations, les mêmes besoins et désirs, les mêmes arts de vivre, les mêmes traditions sociales, économiques ou politiques. (Pr Franklin Nyamsi)

ARRÊT SUR IMAGE: L'origine du concept de "développement durable"

dimanche 27 juin 2010


Dans la rubrique précédente, je montrais comment le monde est si contradictoire qu'il serait difficile d'imaginer son bouleversement. Tous les intellectuels y ont réfléchi et ont même proposé des remèdes parmi lesquels le "développement durable".

Je vais vous faire part de mes lectures sur ce sujet. Il faut d'abord signaler qu'il est très important de se méfier, à chaque fois que l'occasion nous est donné, des concepts que nous proposent les milieux de l'intelligentsia en Occident. Quant à moi, je les prend toujours sur les pincettes. Cependant, j'ai découvert l'ouvrage d'une française, Marie-Odile Monchicourt qui s'intitule "Le développement durable.
Ensemble?" C'est une question osée mais qui mérite d'être posée tout de même. A travers cet ouvrage (dont je vais passer en revu les extraits), j'ai compris mieux qu'autrefois la pertinence de ce concept qui se trouve être est le seul à mettre les riches et les pauvres aux mêmes pieds d'égalité sans distinction aucune. Au lieu de s'attarder sur des concept comme le sous développement où les théories issues de l’occident, inadaptées aux territoires concernés, il serai impératif de cogiter autour d'un concept fédérateur. Comme pour dire que l'avenir de la planète dépend de chacun de nous. C'est un concept facile à comprendre mais que la plupart continue à penser qu'il s'agit d'un "gros mot" qui nécessite beaucoup d'intelligence pour l'intérioriser. Aussi longtemps nous allons mystifier les termes scientifiques, aussi longtemps nous serons toujours sous estimés.
  • Quand et comment cette idée de « développement durable » est-elle née ?
Cette idée ne date pas d'hier. Et il faut que vous sachiez aussi que la France y est pour beaucoup. En effet, en matière de développement, la France dispose d'une expérience unique en son genre. Il y a une école française de recherche sur le développement. Le terme de développement durable s'est imposé dans les conférences des Nations unies, c'est l'héritage d'une vision issue d'une tradition de pensée française souvent originale mais qui, depuis vingt ans, manifeste des réserves quant aux pratiques de la banque mondiale et du FMI. C'est la raison pour laquelle ces deux institutions avaient engagé des politiques dites de stabilisation et d'ajustement structurel qui aggravaient la situation économique des pays en développement.
  • Pourquoi le public n'entend-il parler de « développement durable » que maintenant ?
Parce qu'aujourd'hui, alors que nous avançons vers la mondialisation à un rythme accéléré, nous nous retrouvons face un certain nombre de problèmes d'une ampleur inquiétante à l'échelle de la planète : effet de serre, déforestation, perte de diversité des espèce, pollution de grande ampleur, maladies émergentes, manque de perspectives économiques pour les pays les plus pauvres, variations erratiques des prix des produits agricoles tropicaux, persistance de la pauvreté, épuisement des ressources…

On est donc obligé de se demander s'il ne fallait pas gérer la planète autrement. C'est cette même insatisfaction qui a toujours motivé les penseurs français du développement. Mais comme cette pensée a été marginalisée par la domination de la pensée anglo-américaine, elle n'a pas pu être suffisamment reconnue sur la scène internationale.

Il a fallu attendre qu'un prix Nobel d'économie, Joseph Stiglitz, ancien économiste condamne les stratégies du FMI dans les termes que personne en France n'aurait jamais osé imaginer, pour que nous ayons l'impression que nos idées cessent d'être marginales.
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