Le temps de l’Afrique se lit dans l’histoire des espaces de vie des africains. Or l’histoire de l’urbanisation des villes africaines est enchevêtrée de plusieurs facteurs. A l’occupation clanique, tribale, voire « ethnique » de l’espace, s’est progressivement ajoutée l’occupation économique par les contraintes du commerce, l’occupation administrative par les réquisitions étatiques pour les routes et bâtiments publics, l’occupation volontariste des nouveaux citoyens épris de cosmopolitisme, l’occupation opportune des exilés africains en quête de ré-immersion sociale, l’occupation informelle du grand nombre sous la pression de l’exode rural et de la prolétarisation massive des banlieues de villes, etc. Les quartiers ou communes des villes africaines n’ont donc pas la même forme architecturale, la même composition de populations, les mêmes besoins et désirs, les mêmes arts de vivre, les mêmes traditions sociales, économiques ou politiques. (Pr Franklin Nyamsi)

ARRÊT SUR IMAGE : Les critiques de Joseph STIGLITZ

lundi 27 septembre 2010



Les critiques portaient sur les politiques de stabilisation du FMI et d'ajustement structurel de la Banque mondiale.

Ø Contexte :
Après la seconde guerre mondiale et surtout après les indépendances des pays en développement asiatiques et africains, l'aide publique s'est déployée dans un climat de grande confiance. On a fait des dons mais aussi beaucoup de prêts dont tout le monde imaginait que leur remboursement ne ferait aucun problème tant on pensait que la croissance serait durable. Dans ce climat d'euphorie, certain pays se sont lourdement endettés.
D'autant plus qu'ils avaient parfois fait appel, par ailleurs, à des banques privées.

Mais dans des années quatre-vingt, on a pris brutalement conscience que la plupart de ces pays seraient bien en peine de rembourser leurs dettes. Le climat économique s'était en effet détérioré après la hausse des cours du pétrole, la baisse des cours de nombreuses matières premières, l'inflation générale et les cours élevés du dollar.

Le Fonds monétaire international est alors intervenu dans de nombreux pays pour réduire les déficits publics en limitant les dépenses de l'État, en supprimant les subventions à l'économie et en réduisant l'emploi public. On espérait ainsi museler l'inflation locale. Pour aider les pays à honorer leur dette, le FMI leur consentait des prêts, mais à la condition que soient appliquées les mesures de réduction des dépenses publiques. Mais celles-ci ont entraînées de gros problèmes sociaux tout en suscitant des réactions politiques locales.

En Afrique, l'État finançait surtout le salaire de ses nombreux fonctionnaires. Ceux-ci une fois payés, souvent avec beaucoup de retard, il ne restait que peu de possibilités de subventions au bon fonctionnement de l'économie locale. Cette situation n'était ni financièrement ni économiquement durable car le coût de fonctionnement de l'État était bien supérieur à ce que l'économie locale pouvait supporter. Il fallait donc assainir la situation. l'État est donc obligé, sous la pression du FMI, de prendre un certain nombre de mesures : tout naturellement ce sont les subventions à l'agriculture (engrais, petits matériel de traction animale…), car elles étaient importantes, qui ont été en partie supprimées, atteignant ainsi directement la croissance agricole, l'un des grands fondements des économies africaines.

Les politiques d'ajustement structurel participent de la libéralisation de l'économie et de l'ouverture au marché international. Le rôle de l'État, souvent créateur de nouvelles activités économiques, est considérablement réduit au profit d'acteurs privés : il se voit donc dépourvu de l'essentiel de ses activités productives directes. Les entreprises étant privatisées, on assiste à la suppression des systèmes de stabilisation des prix des grands produits agricoles d'exportation et des céréales alimentaires locales (café, cacao, coton, riz…).

Ces systèmes permettaient à l'État de lisser les prix internes au regard des variations des prix et lui assuraient aussi des rentrées financières. Les taxes à l'importation et à l'exportation sont aussi supprimées, le coupant d'une autre de ses sources de financement. Au bout du compte, son rôle dans le développement économique et social est considérablement réduit ! Il faut aussi bien admettre que le système antérieur était sans issu : l'État n'était ni un bon gestionnaire d'entreprises, ni un bon régulateur de prix.
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